Compte à rebours pour atteindre les objectifs de fin d’année ! La machine à café est à sec, vos collègues cachent leurs cernes derrières des triples expressos. Les LED sont allumées de plus en plus tôt pour compenser votre lumière qui, elle, ne monte plus à tous les étages. Bienvenue en automne !
Au-delà du combo « fatigue / inattention / envie de tout quitter pour aller élever des alpagas », quels sont les effets du changement d’heure et de l’automne ?
Comment fluctue réellement votre productivité ?
Et surtout, quelles sont les solutions ?
I- Il n’y a plus de saisons !
1- Travail de nuit
Se lever avant l’aube, rentrer chez soi après le coucher du soleil. Entre-deux, devoir performer encore plus que d’habitude pour boucler ses dossiers avant la fin de l’année. Sans surprise, ce drôle de rythme a des effets sur notre corps. La population française manque en moyenne d’1 heure de sommeil par nuit, et notre temps de sommeil a été amputé d’autant ces dernières décennies. Au programme pour vos cellules en manque de sommeil :
· Un risque de diabète, maladies cardiovasculaires, cancers et d’obésité plus élevé
· Une augmentation des accidents de la route juste après le changement d’heure
· Les oiseaux de nuit mettraient … plusieurs mois pour se remettre de ce changement de rythme
· Dérèglement des hormones de la satiété et de la mélanine, anti cancérigène
> Résultat : une augmentation des arrêts maladies.
Sur ces joyeusetés, voyons maintenant ce qui se passe dans votre cerveau en ce moment.
2- (Dé)prime de fin d’année
Vous le voulez, votre treizième mois ? En moyenne, les employés abattent 27,3% de leur to-do list annuelle en automne. Si vous êtes bon en calcul vous remarquerez qu’il s’agit de plus d’un quart des objectifs annuels. Enlevez les vacances d’été, obtenez un automne bien chargé !
Le temps est gris (si vous habitez à Paris), votre cerveau capte donc moins de dopamine et de sérotonine. Ces hormones sont nos amies, et sans elles, direction la déprime. Le « winter blues » est bien connu et affecte évidemment votre quotidien. Sa grande sœur, la dépression saisonnière, est beaucoup moins sympa. C’est une véritable maladie, pensez à demander de l’aide avant de ne plus pouvoir sortir de votre lit…
Petit tour du web, les solutions conseillées : prendre le soleil sur sa pause déj’, se gaver de vitamines, essayer la luminothérapie, prendre de la mélatonine, arriver à bien dormir pour… mieux dormir !
Ces conseils sont bons, mais, chez Stella Nova, nous croyons d’abord aux VRAIS changements.
Pas de panique, on ne va pas vous abandonner comme ça…
II- Productivité fluctuante
1- Récolte de saison
Si vous avez bien suivi, vous savez déjà que : mois tout gris = moins de projets finis.
Janvier et février gagnent ainsi le prix des mois les moins productifs de l’année, mais sont suivis de près par… l’été ! 35°C, cerveau qui fond, visage à 2 centimètres du ventilateur. Les employés n’ont qu’une envie : se baigner. Reste donc le printemps, et le début de l’automne pour se plonger dans ses dossiers. Jetez un globe oculaire à la 3e partie pour tirer le meilleur parti de ce calendrier.
2- Horloge (chrono)biologique
Votre productivité change aussi… au cours de la journée.
Vous le savez : il est généralement plus facile de s’attaquer à un gros projet vers 10h que juste après votre petit déjeuner. Votre attention ( et la concentration de caféine dans vos veines) augmentent au fil de la matinée, culminent vers midi avant de s’effondrer autour de 15h. Votre cerveau ressuscite sur les coups de 17h avant de laisser place à l’envie de dormir pendant la nuit. Logique, non ?
Les causes ?
· Votre rythme circadien, qui régule vos phases d’éveil/sommeil, répond à des « synchronisateurs externes » : lumière, activités sociales, sport, routine de travail etc.
· Le cortisol, hormone du stress et de l’acuité cérébrale, est sécrétée dans la matinée avant de décroître au cours de la journée
> Il est donc important de prendre AUSSI en compte les horaires de travail de votre cher cerveau.
Si vous êtes toujours éveillés, passons au plus croustillant : les solutions !
III- Les solutions
Faites le poirier : la tête en bas, regardez la roue des saisons de votre enfant de 5 ans. Pas fan de yoga ? Passez directement aux conseils suivants.
1- Renversez l’année
Et si l’année commençait en juillet ?
> Juillet/août : la période des plans => de nouveaux projets pour maintenir l’attention des équipes pendant l’été, un séminaire fin aout pour se ré-aligner.
· Vos collaborateurs partiront en vacances d’été et seront énergisés, sans le stress du « coup de collier » à donner à la rentrée.
> Septembre à Noël, amorcez le business en automne : c’est bien plus adapté que de mettre les bouchées doubles pour atteindre vos objectifs au moment où vous avez envie d’hiberner !
> Janvier à juin, relevez les défis ! Se concentrer sur les objectifs de « fin d’année » pendant le printemps pour clore son CA au 30 juin, c’est utiliser l’énergie vitale des troupes au bon moment.
Dernier conseil tout bête : les entretiens biannuels sont une bonne manière de répartir les objectifs (et la pression) tout au long de l’année.
Le+ ? Les recruteurs le savent : le printemps marque la saison des démissions ! Stimulez vos salariés avec de nouveaux projets au moment où la sève monte et permettez-leur de travailler en mode « économie d’énergie » au moment où ils fatiguent. > Cela vous permettra de les garder à vos côtés.
2- Hibernez avec créativité
Le froid favorise la prise de distance intellectuelle, très utile pour se concentrer sur la « big picture ». Bien utile pour aborder les projets avec un angle plus créatif. Au lieu d’une période de jachère, l’hiver peut devenir un temps de réflexion sur les avancées de votre année, avant le rush du printemps. Au programme :
· Voir ce qui a été efficace ou non ces derniers mois
· S’organiser pour atteindre ses objectifs avant juillet
· Préparer les / se préparer aux entretiens annuels
· Planifier les objectifs de « l’année » d’après…
> Bien utilisé, l’hiver est loin d’être un temps mort.
3- Ré-organisez la journée
Nous l’avons vu, la journée aussi a sa saisonnalité. Reprenons la timeline de vos neurones :
· 8h- 9h : votre attention est bonne, mais pas excellente : c’est l’heure des tâches automatiques (mails, appels, organisation…)
· 10h – 13h : vous êtes au maximum : attaquez vous à votre éléphant de la journée, si possible sans distractions.
· 14h : tic, tac : il vous reste une heure avant de piquer du nez, profitez-en !
· 15h : Zzzz… la micro-sieste s’impose, une nécessité pour être mieux réveillé.e pour la suite !
· 15h30- 18h : l’énergie remonte, et en fin d’après-midi, « l’énergie sociale » grimpe. Terminez par les réunions ou les rendez-vous clients… à condition de ne pas les faire durer. Les « heures sup’ » ne doivent pas être systématiques :)
*A noter qu’un déjeuner léger permet de terminer plus tôt et de ne pas s’assoupir, ET que chacun.e a son propre rythme chronobiologique.
Conclusion
Prendre en compte les saisons n’est pas une option !
Dans les métiers du service, c’est l’humain la véritable ressource. Le mettre au centre, c’est aussi accepter que ses besoins varient au fil de l’année. Les objectifs de fin d’année dépendent de nos neurones. Il faut donc les chouchouter.
Renverser l’année, aborder l’hiver comme un temps de créativité et le printemps comme celui de la conquête, adapter sa journée à son cerveau, opter pour les entretiens biannuels… Vous avez les clés. N’oubliez pas la vitamine C !
Sur ce, je vous laisse, il est 15h, l’heure de ma sieste. :)